Le plomb possède de puissants effets toxiques, même ingéré à faible dose, en particulier pour les enfants de moins de 6 ans.
Le saturnisme a singulièrement baissé dans l’Hexagone, notamment grâce au Constat de Risque d’Exposition au Plomb (CREP). La vigilance reste de mise, avec des sources de contamination autres que les écailles de peinture ancienne.
Produit « miracle » auparavant, poison lent et mortel aujourd’hui
Durant des siècles, le plomb a présenté un intérêt physico-chimique évident dans le bâtiment, l’industrie et l’artisanat. Par sa présence dans la peinture, il accélère son séchage et maintient plus longtemps les couleurs originelles. Il est aussi étanche, résistant, peu coûteux et facilement malléable pour adopter la forme d’une structure, d’où son usage pour fabriquer des gouttières par exemple.
Bien que sa toxicité n'ait jamais été un mystère, le plomb n'a été interdit pour la confection des tuyaux d'eau potable en Suisse qu'en 1914, et plus tardivement encore dans d'autres pays.
En France, l’interdiction de la céruse à tous les professionnels de la peinture en bâtiment est intervenue en 1949. Souvent recouverts par d'autres matériaux depuis, ces revêtements peints peuvent se dégrader avec le temps, l'humidité (fuites, condensation du fait d'une mauvaise isolation et de défauts d’aération) ou lors de travaux (ponçage par exemple). Les écailles et les poussières ainsi libérées deviennent alors sources d'intoxication.
Le plomb laminé est quant à lui encore employé pour assurer l'étanchéité des balcons ou des rebords de fenêtres.
Puissants effets toxiques, même ingéré à faible dose
Aujourd’hui, il est établi que le plomb possède de puissants effets toxiques, même ingéré à faible dose. Il provoque des maladies potentiellement mortelles, en pénétrant dans l’organisme par les voies digestives ou respiratoires, par les muqueuses, et par voie transplacentaire chez la femme enceinte. L’exposition au plomb peut aussi dégénérer en anémie, atteinte rénale, effets sur le système nerveux ou digestif, sur la reproduction, comme c’est le cas pour des travailleurs du bâtiment.
Une fois passé dans le sang, le plomb est en effet capturé par les os, le système nerveux central et périphérique, les foie, les reins, les muscles et le fœtus et relâché durant des années, comme un poison lent et mortel qui circule dans le corps durant des années.
Toute intervention sur un revêtement, un matériau ou un produit contenant du plomb (réfection, entretien, maintenance, démolition...) peut engendrer l'émission de poussières de ce matériau éminemment toxique et son absorption par l’organisme.
Les investigations des lieux concernées réalisées dans le cadre d’un repérage plomb (avant travaux, avant démolition, partiel ou total) est bien plus profonde que pour un Constat de Risque d’Exposition au Plomb (CREP), communément appelé « diagnostic plomb ». Cette dernière obligation s’étend aux parties communes, pour les immeubles affectés en tout ou partie à l'habitation construits avant le 1er janvier 1949.
Enfance et risque de saturnisme
Chaque année, on recense en France plusieurs centaines de cas de saturnisme chez les enfants, qui peuvent engendrer de graves conséquences irréversibles, notamment sur le développement cognitif et psychomoteur, et dont les premiers symptômes peuvent passer inaperçus.
En effet, les jeunes enfants portent facilement les objets qu’ils attrapent à la bouche et peuvent, notamment, avaler des écailles de peintures anciennes contenant du plomb. Cette absorption génère des conséquences redoutables avant l'âge de six ans dans un corps en pleine croissance, assimilant cette matière toxique plus facilement.
Même de faibles doses absorbées sur une période prolongée peuvent provoquer des retards intellectuels et physiques irréversibles : troubles du langage, du comportement et des apprentissages, ralentissement de la croissance et de la conduction nerveuse, difficultés motrices, baisse de l'acuité auditive.
Les sources d’intoxication par le plomb, outre les poussières et écailles des anciennes peintures contenant du plomb, restent diverses : l'eau du robinet contaminée par des tuyauteries, certains jouets non marqués « CE », les activités professionnelles à risque des parents ou de l’entourage près des lieux de vie, ou encore, le tabagisme passif.
Préfet averti en cas de présence importante de plomb
Le Constat de Risque d’Exposition au Plomb (CREP) contrôle la présence de plomb jusqu’à 3 mètres de haut, afin de vérifier tout ce qui demeure accessible aux enfants. Ne sont, par exemple, pas examinés un atelier à usage professionnel ou une ancienne grange, de même qu’une cave en sous-sol sans accès direct depuis l’appartement.
Il faut savoir que si une importante quantité de plomb est détectée, le diagnostiqueur immobilier prévient le préfet de cette dangerosité, lequel va intervenir, en compagnie de l’Agence Régionale de Santé, pour déterminer si des travaux ne doivent pas être exécutés (avec possibilité de relogement des locataires).
Le plomb concerne le Code de la Santé Publique. Selon l’enquête nationale de prévalence du saturnisme infantile en France menée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en 2008-2009, le nombre d’enfants de 1 à 6 ans ayant une concentration en plomb dans le sang supérieure à 100µg/L a été divisé par 20 depuis 1995-1996.
Le mal n’a pas encore été totalement éradiqué, avec des risques incroyablement élevé comme en Guyane (1 enfant - de 1 à 6 ans - sur 5 atteint de saturnisme, selon une étude datant de quelques années), mais le Constat de Risque d’Exposition au Plomb, réalisé par votre diagnostiqueur immobilier certifié Diagamter, demeure une sérieuse façon de se prémunir contre ce poison, jadis considéré comme un matériau « miracle ».
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