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Flash : Devoir de réponse, enquête UFC-Que Choisir sur les diagnostics de performance énergétique
L’emballement médiatique, provoqué par l’enquête UFC-Que Choisir publiée cette semaine, interpelle le monde du diagnostic immobilier sur la crédibilité et la solvabilité des actes qu’il délivre à ses clients, à s’interroger sur sa propre action pour apporter plus de garanties au consommateur. Ce n’est malheureusement pas une révélation, tant les signes de non-qualité sont perçus régulièrement, ne serait-ce qu’en examinant les étiquettes du diagnostic de performance énergétique (Dpe) « étonnamment bonnes » visibles tous les jours sur le marché.
Cette enquête utile n’appelle-t-elle pas chacun, en responsabilité ?
Au premier chef, bien sûr, les diagnostiqueurs. Se former, se mettre à jour en permanence, respecter des exigences réglementaires maîtrisées, avoir le respect de son travail et de ses clients…Refuser l’arrangement, souvent sollicité, de l’étiquette Dpe –mais aussi de m² supplémentaires, absences d’anomalies, …- car cela présenterait peu de risque et satisferait le client. On le voit, l’effet « boomerang » est dévastateur, et aucune profession réglementaire ne peut prospérer sans éthique, sans ce crédit nécessaire à l’acceptation de la valeur de son travail.
Les diagnostiqueurs seuls responsables ?
Non bien sûr ! Les organisations du diagnostic immobilier, qu’elles soient professionnelles, ou commerciales ont l’impérieuse mission d’une vigilance permanente sur toute tentation systémique du diagnostiqueur à sortir de son indépendance et de son impartialité. Les comportements isolés, s’ils sont inévitables, doivent être traités avec sévérité par tous les acteurs de la profession (état, fédérations professionnelles, organisme de certification, professionnels de l’immobilier). Aujourd’hui, malheureusement ce n’est pas le cas !
En ce qui nous concerne, Diagamter, membre fondateur et administrateur de la FIDI, Fédération Interprofessionnelle du Diagnostic Immobilier, fera des propositions à ses confrères en ce sens.
Les sociétés commerciales, telles que la nôtre, je pense ici aux réseaux en franchise et autres acteurs nationaux, doivent jouer leur rôle de garant vis-à-vis du marché. Notre réseau de 110 franchisés, 250 techniciens, délivre à ses cabinets des autorisations d’exercer pour chaque type de diagnostic, après passage d’examens sanctionnant une véritable formation. Cette autorisation d’exercer s’accompagne d’une obligation de formation continue à minima de 8 demi-journées par an en maintien de savoir-faire. Cela ne suffit pas. Diagamter mène en permanence un contrôle de qualité, notre équipe d’ingénieurs bâtiment fournit une assistance technique aux opérateurs. Ce sont de vrais choix d’entreprise, des dépenses assumées aux bénéfices du consommateur. Cette exigence est la garantie de diagnostics irréprochables.
Pourquoi ces mesures à Diagamter ?
La seule certification des opérateurs n’est pas une condition suffisante pour garantir au consommateur un diagnostic irréprochable, comme le confirme l’enquête d’UFC-Que Choisir.
En agissant de la sorte, Diagamter créée de la valeur, la valeur de la confiance en notre marque.
Les professionnels de l’immobilier ont-ils un rôle clé à jouer ?
A l’évidence, au-delà, des diagnostiqueurs et de leurs organisations, nous ne pourrons agir durablement qu’en parfaite compréhension avec tous les acteurs de l’immobilier. A cet effet, Diagamter adresse régulièrement des actualités aux professionnels de l’immobilier –disponibles aussi sur www.diagamter.com- pour les aider à apprécier qualitativement la consistance des diagnostics qu’ils annexent à leurs actes. Dans un marché immobilier en profonde mutation et soumis à une conjoncture dépréciée, c’est bien par du service à valeur ajoutée, de l’information fiable et sincère, que nous pourrons rassurer les vendeurs et les acquéreurs.
Et les pouvoirs publics dans cette affaire ?
La constitution d’une base nationale des Dpe par l’ADEME doit déboucher sur des statistiques nationales et régionales du classement énergétique des logements. Il faut communiquer ces données au marché. Ce n’est pas suffisant. Il faut également renforcer les contrôles, au demeurant simples sur des bases statistiques, des étiquettes Dpe affichées dès la mise en vente depuis janvier 2011. L’absence de véritable contrôle, sauf manifestement celui de la presse, fait la part belle aux diagnostiqueurs insuffisamment professionnels. Constater cela, c’est s’interroger sur le véritable rôle des organismes de certification, pourtant accrédités par le COFRAC, et qui n’ont pas les moyens de faire un suivi efficace pendant les 4 années dites de « surveillance » post-certification.
Au crédit des pouvoirs publics, la refonte du Dpe qui interviendra en janvier 2013, la validation des logiciels de calcul sur le marché, et une refonte de la certification Dpe vers plus de pré-requis, de formations, et une certification Dpe avec mention pour certains types de biens.
Quid du consommateur ?
Enfin, le consommateur, ou plutôt le consomm’acteur, ne peut éluder sa propre responsabilité lorsqu’il recherche le prix le plus bas possible, sans discernement sur ce qu’il obtiendra, au moment de l’achat le plus important de sa vie. Est-il raisonnable d’économiser 50 ou 100 euros sur un diagnostic qui représente 0,1% du prix du bien que l’on vend ? On accepte volontiers 0,4% sur un contrôle technique automobile (60 euros/15 000 euros prix véhicule) alors que ce n’est pas un élément significatif de son patrimoine ? Cette recherche absolue du prix permet à un marché dit « low-cost » de prospérer en diagnostic immobilier. Je le dis au consommateur, il n’existe pas de « low-cost » en diagnostic immobilier, comme dans tous les métiers d’expertise : Notre profession, reconnue désormais comme équivalent Bac+2 ne peut délivrer de prestations fiables à des taux horaires inférieurs à 70-80 euros TTC. Or, il faut 3 à 4 heures de travail pour une maison ou un appartement familial. Que vous vend-on pour moins de 200 euros TTC ? En fait, pas assez de temps, et pas assez de compétences… donc du risque, sur une opération à fort enjeu.
Nous le voyons, chacun doit travailler, à son niveau, sur les conditions nécessaires à l’exercice d’une profession récente, plus tout à fait nouvelle – elle a 15 ans- et exposée à l’exigence de fiabilité par le consommateur.
Au sein du réseau Diagamter, nous œuvrons tous les jours pour garantir à chacun ses droits et ses devoirs, et fournir des diagnostics irréprochables.
Guillaume EXBRAYAT
Président
DIAGAMTER France
guillaume.exbrayat@diagamter.com