Suite à l’étude menée par la CRAMIF en 2015 et à celle réalisée en 2016 par le LEPI (Laboratoire d’Etude des Particules Inhalées) il a été démontré que l’entretien de dalles de sol en vinyle-amiante par décapage ou lustrage peut entrainer un risque d’exposition aux fibres d’amiante.
Réalisation de tests : "mesure particules amiante"
Lors de ces 2 études des tests d’entretien par décapage par voie humide et par lustrage par mono brosse ont été réalisés sur des dalles en bon état et sur des dalles dégradées dans des sites publics (collège, hôpital…).
Des prélèvements d’air environnementaux et individuels ont été effectués avant, pendant et après les opérations d’entretien afin de mesurer le taux de fibres d’amiante (courtes et longues) dans l’air.
Egalement, l’eau aspirée lors du décapage par voie humide a été analysée.
Résultats des tests menés
Pour rappel, la Valeur Limite d’Exposition Professionnelle (VLEP) depuis le 1er juillet 2015 est de 10 fibres/litre d’air tandis que le seuil « Santé publique » à ne pas dépasser est de 5 fibres/litre. Pour ces 2 mesures, la réglementation ne comptabilise que les fibres longues d’amiante.
Sur les 2 sites, des prélèvements d’air ont été réalisés pour détecter le taux de fibres longues d’amiante :
1 - après entretien de dalles en bon état les résultats étaient inférieurs à la VLEP mais supérieurs au seuil Santé Publique,
2 - après entretien de dalles dégradées, les résultats étaient supérieurs à la VLEP et bien sûr largement supérieurs au seuil Santé Publique,
Les analyses d’eau ont montré la présence systématique de fibres d’amiante dans l’eau aspirée.
Des analyses complémentaires ont été menées sur la présence de fibres courtes d’amiante dans l’air. Les résultats vont de plusieurs centaines à plus de 1000 fibres par litre d’air.
Prise en compte des risques avérés lors du nettoyage de dalles vinyle-amiante
La conclusion des études menées indique qu’un risque d’exposition professionnelle à l’amiante a été identifiée lors de l’entretien de dalles vinyle-amiante dégradées.
Elle précise également qu’il reste difficile d’établir un lien entre ce risque et l’état de dégradation des dalles et que les résultats placent l’empoussièrement au niveau 1 défini par le Code du Travail pour les opérations de décapage par voie humide et par lustrage.
Le LEPI souligne également que les résultats observés interrogent sur le risque lié aux fibres courtes d'amiante en concentration parfois très importantes et pour lesquelles il n’existe pas de cadre réglementaire.
Le LEPI note que l’intégration de ce type d’activité dans la sous-section 4 du Code du Travail parait légitime. Cette intégration impliquerait information, formation et adaptation des personnes qui réalisent ces tâches afin de limiter au maximum les risques santé et de pollution.