Carte vitale du bâtiment, évolution du diagnostic immobilier à un contrôle technique obligatoire tous les 10 ans, digitalisation des données au sein d’une plate-forme publique, création d’un véritable cursus universitaire, participation à l’élaboration de directives européennes… Le Syndicat Interprofessionnel du Diagnostic Immobilier, de l’Analyse et de la Numérisation de l’Existant (SIDIANE), lancé en décembre dernier, a créé 5 commissions pour travailler sur autant d’axes stratégiques.
Carte vitale du bâtiment
En décembre dernier, huit entreprises majeures du diagnostic immobilier, du bâtiment et des travaux publics (dont Diagamter et Aléa Contrôles) se sont regroupées pour créer le Syndicat Interprofessionnel du Diagnostic Immobilier, de l’Analyse et de la Numérisation de l’Existant (SIDIANE).
Un mois et demi plus tard, lors d’une conférence de presse, cette organisation professionnelle représentative, engagée, responsable et ouverte s’est destinée à agir selon cinq axes stratégiques, travaillés dans autant de commissions, toutes animées par les dirigeants des membres fondateurs.
Premier axe stratégique : devenir l’acteur pivot de la transition énergétique du logement et du bâti en France, lequel représente 45% de la consommation d’énergie et 20% des rejets de gaz à effet de serre.
SIDIANE souhaite ainsi l’établissement d’une carte vitale du bâtiment. Alors que plus des deux-tiers du parc immobilier français sont concernés par l’amiante, le traitement de ce matériau hautement toxique avec un délai de latence de plusieurs décennies engendrera une hausse du coût des travaux de l’ordre de 10 à 15% pour un parcours complet de rénovation, qu’il faudra savoir anticiper.
Le diagnostiqueur, tel un médecin de famille
SIDIANE propose également que la réglementation intègre une qualification d’entreprise, plus adaptée aux entreprises importantes, en complément de la seule certification de personnes actuelle, adaptée aux cabinets unipersonnels ou avec quelques salariés. L’investissement considérable en formation nécessite jusqu’à 6 mois pour accompagner sur le terrain et rendre autonome un diagnostiqueur immobilier ou un opérateur de repérages fraîchement diplômé. Il doit être encouragé et sécurisé par la qualification d’entreprise.
Deuxième pilier stratégique : passer du diagnostic immobilier au contrôle technique du bâtiment. À l’image du contrôle technique pour les véhicules devenu obligatoire le 1er janvier 1992, l’idée serait d’imposer un diagnostic immobilier global, tel que l’actuel Dossier de Diagnostic Technique, tous les dix ans. Et ce, indépendamment des ventes ou locations de biens immobiliers comme c’est le cas actuellement (ce qui permet de diagnostiquer, au mieux, à peine la moitié du parc immobilier).
La fonction sociale du diagnostiqueur immobilier demeure de protéger les occupants d’un logement en les informant sur le bien. Le diagnostiqueur immobilier s’apparenterait alors à un médecin de famille, tout en sortant de l’urgence souvent de mise au moment d’une vente immobilière.
Digitalisation du bâtiment et création d’une filière dans le métier
Troisième pilier : la digitalisation du bâtiment. Peut-on piloter sans données les quelques dizaines de milliards d’euros alloués à l’écologie et à la transition énergétique ? Chaque jour, les diagnostiqueurs créent de la richesse à travers les informations récoltées dans les bâtiments. L’objectif est de mettre à disposition du public une plate-forme, un Observatoire National de la donnée technique.
Quatrième pilier : créer une filière dans un métier en mutation permanente depuis sa naissance il y a 25 ans, devenu riche, technique et complexe. Il existe aujourd’hui environ 10 000 diagnostiqueurs, au sein de 1 800 entreprises, dont 80% sont unipersonnelles. Il en faudrait le double pour répondre aux défis. D’où la nécessité, de monter un véritable cursus universitaire, une alternance dans ce métier et de lui donner ses lettres de noblesse.
Savoir-faire français reconnu, comme dans le luxe et le vin
Enfin, si la France est, comme pour le luxe et le vin, leader en matière de savoir-faire dans le domaine du diagnostic immobilier, un modèle européen reste à construire. D’autant que le prix de l’énergie flambe et que l’on estime le nombre de décès de l’amiante en Europe à 15 000 par an. L’activité reste portée par la norme et la réglementation. SIDIANE veut participer à la promotion de l’excellence française en diagnostic au niveau européen et à l’élaboration des directives européennes dans son métier.
Alors que SIDIANE a défini ses statuts, son président, Jean-Christophe Protais, a rappelé que l’adhésion à cette nouvelle organisation demeurait ouverte, aussi bien aux groupes nationaux et régionaux qu’aux indépendants isolés du métier.
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